Le permis de conduire Part I: les racines du Mal

Attention, Warning, Caution : Cette histoire est adaptée de faits réels. Tout ce que vous pouvez y lire s’est réellement passé. Je n’ai gardé que le pire du pire. C’est juste l’histoire d’une phobie… Je SAIS conduire. Merci.

Pour avoir le droit de conduire aux USA, pas d’autre solution, il me faut, endéans quelques mois, passer mon permis théorique et pratique. Le permis et moi c’est une longue, trop longue histoire. Heureusement pour vous, elle est, j’ose l’espérer, assez distrayante. Et pour plus de plaisir un petit retour en arrière s’impose.

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Dans les années 90, j’étais toute jeune, toute joufflue et permanentée comme un petit mouton. Les uns après les autres, mes condisciples, au collège puis à l’université, passaient avec bonheur et succès, le rite initiatique du permis de conduire. Je n’éprouvais aucune motivation pour la chose. Mais la raison et mon cher papa m’ont néanmoins poussé à me lancer dans ce processus indispensable à l’accomplissement d’une jeune femme indépendante.

Après avoir acquis assez facilement le permis théorique, j’arpentais régulièrement les routes avec mon papa. Un rétroviseur et un pare-choc plus loin, celui-ci passa la main, sa voiture mais pas ses nerfs, à Jaques. Durant sa mission coopérative en Afrique, ce dernier avait initié de nombreuses personnes à la conduite automobile. Patient et courageux il a passé de nombreuses heures avec moi sur les chemins jusqu’au jour où j’ai passé mon permis… pour la première fois.

« Clignotant à droite, clignotant à gauche, allumez vos feux anti brouillard »… Je pousse sur le bouton mais l’examinatrice me fait remarquer que rien ne se passe. J’appuie donc plus fort…. Toujours rien… « Mademoiselle, vous avez appuyé et il ne se passe rien… que faire ? » Et là, mon cerveau prit un raccourcis inapproprié, un court circuit… Le contraire de pousser…. Tirer. Et je me retrouve avec le bouton entre les doigts… Le sortilège était jeté.

C’est le premier incident d’une longue série. Si je connaissais la signification des panneaux, je n’avais pas appris à les regarder. Ma spécialité : les sens interdits. Selon la législation en vigueur à l’époque, j’ai du m’en remettre aux doubles pédales salvatrices du moniteur d’une auto école nettement moins patient que mes autres professeurs, mais ayant flairé la bonne cliente . Je les ai tellement bien financé, qu’il y a peut être ma photo dans le hall d’entrée. Ce ne serait que justice.

En renfort moniteur et non des moindres, notons aussi la participation de mon petit amis de l’époque et néanmoins mari actuel. C’est avec lui que je découvris l’odeur des pneus à l’occasion d’un freinage intempestif. La tirade reste à tout jamais gravée dans mon esprit et raisonne dans ma tête à chaque fois que je repasse à ce carrefour : « Tu sens ça ? Tu sens ? Et bien c’est l’odeur de tes pneus ! ». Ou encore : « Tu as vu le piéton ? Non ! Et bien moi j »étais assez près pour voir l’expression de peur sur son visage! »…

Le nombre d’heures d’auto école effectué me donnait le droit de conduire seule. J’échouais à l’examen et je retournais tranquillement chez moi au volant de la voiture que mon papa m’avait léguée. Et là, aucun incident fâcheux. Je conduisais comme tout un chacun ou presque. J’ai depuis conduit plus que la moyenne des automobilistes dans le cadres de mon travail sans causer d’accidents, sans qu’il faille « m’éviter ». Mais dés qu’un examinateur était dans l’habitacle, tout mes espoirs d’obtenir mon petit papier rose s’envolaient.

Le processus devenait fort long et coûteux. Pour y mettre fin il fallu avoir recours à une solution inédite. : une potion prescrite par une amie médecin bien avisée*. C’est donc fort détendue, presque hilare, que je passai pour la cinquième et première dernière fois l’épreuve tant redoutée. Ce fut un sans faute. Le sortilège était rompu.

J’avais obtenu le précieux sésame mais aussi gagné une belle petite névrose d’échec comme l’avait diagnostiqué mon maître de stage de l’époque. C’est pourquoi, recommencer fut un calvaire.

A suivre.

* Spéciale dédicace pour toi « F »

3 commentaires

  1. Je suis certaine que tu vas y arriver, même sans xanax. Et si il y avait plusieurs épisodes, il faut te dire que tu pourras alimenter ton blog. Nous nous sommes prêtes à tout imaginer…
    Moi aussi le permis c’est à la 5 ième fois après un accident de voiture! Difficile également de me battre.
    Bisous et courage !

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