Le permis de conduire Part IV : L’épreuve ultime

Nous voici, beaucoup plus vite que prévu, le jour de l’examen pratique. Il faut prendre rendez-vous. Après vérification, pas de possibilité avant deux mois… Sauf qu’un soir, en revérifiant sur le net, une place se libère pour le lendemain. Je n’ai donc passé qu’une nuit rongée par l’anxiété… Et me revoici une semaine plus tard au centre d’examen.

Là encore, guichet, ticket, papiers. Je fais connaissance avec mon examinateur. Comment vous le décrire ? Il est … éteint. Ni endormis, ni désagréable, ni sympathique… Il est éteint. Il a enfiler son uniforme et poussé sur le bouton « off » des émotions. C’est mécaniquement qu’il demande les renseignements nécessaires et énonce les consignes. Son regard qui ne croisera jamais le mien, est aussi inexpressif que celui d’une grenouille fixant les mystères de l’univers au-delà de notre dimension.

Dans un élan d’empathie, je peux m’imaginer qu’exerçant un métier dangereux et ennuyeux, il s’est déconnecté. Son esprit est quelque part sur une plage de sable blanc, un cocktail à la main. Il aurait aussi pu choisir la voie de la convivialité pour rendre sa journée moins pénible mais il a choisi de s’échapper. Mes capacités linguistes que ne sont pas à la hauteur pour le faire revenir. Et c’est mieux ainsi ! Il n’y a donc pas d’examinateur dans la voiture avec moi… Juste une sorte de GPS d’une bonne centaine de kilos !

Quand il me rejoint sur le parking, il faut néanmoins lui ouvrir la porte pour que son enveloppe corporelle prenne place à côté de moi… Et là…. Je n’y arrive pas. Je pousse sur un bouton, tire sur un levier, commence à paniquer. Lui attend patiemment comme un zombie repu devant la vitre. Je ne sais pas comment, la portière s’ouvre finalement. Nous sortons du parking, un certain nombre de tournant à droite et à gauche nous amène à faire le tours du pâté de maison. Pas de piège, de circulation, de carrefour dangereux ou d’autoroute. Il s’agissait seulement de faire avancer la voiture. Dix minutes plus tard, j’avais mon permis. Désolée je ne peux rien écrire d’autre…

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Guichet, papiers, photo… Mon examinateur éternue et pendant une fraction de seconde il a l’air vivant. L’épreuve est terminée, je repars avec ma jolie carte dont la version plastifiée me parviendra dans quelques jours par la poste.

FIN

PS Il est très important d’avoir une version plastifiée des fois qu’un magicien vous l’empreinte pour la donner à sa sirène qui passe, en une fraction seconde, de son canon géant à son bocal transparent. J’en fus le témoins la semaine passée…

9 commentaires

    • Bonne question! Il faut savoir que j’écris mes articles un peu en différé car cela me prend un peu de temps de les faire…. Beaucoup sont encore en préparation. Alors oui… Le matin quand j’ai besoin de la voiture je vais conduire Raf au travail et je vais le rechercher au soir. Je n’ai pas encore ma voiture. Raf à une Nissan altima…. Je conduis donc seul pour les courses et maintenant encore des démarche administratives parfois assez loin. C’est un peu stressant mais je me force. Il faut bien que je retrouve toute mon indépendance. Gros bisous

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